Aber Benoît – Landéda
« Un jour, à l’école, on m’a mis un seau sur la tête et on a tapé dessus… parce qu’il y avait une chose qui ne me plaisait pas » Une phrase que vous n’entendrez pas dans ce petit hommage sonore. Vous entendrez autre chose mais pas ça, pourtant il me l’a dite. Celles et ceux qui ont côtoyé Franky savent qu’il avait une élocution qui nécessitait un effort de concentration, pour peu qu’on ait décidé de l’écouter vraiment.
C’est une évocation personnelle des deux heures d’entretien passées avec Franky, pendant lesquelles nous avons surfé sur sa vie, passant d’une époque à l’autre, d’une personne à l’autre, d’un lieu à l’autre, comme ça lui venait. Pas toujours facile à suivre à dire vrai, mais tout le monde n’a pas son armoire à souvenirs rangée comme un comptoir de pharmacie. Et c’est bien comme ça.
Le petit bonhomme à casquette et en ciré jaune ou rouge, à cheval sur son Peugeot, était, comme on dit communément, une figure locale. Prolo du littoral quand il travaille aux huîtres, maître de son bateau à d’autres moments, vedette occasionnelle des médias – sa photo n’a-t-elle pas été exposée au musée de la Marine à Paris ? – il est un des acteurs de l’évolution d’un petit pays sur les cinquante dernières années qu’il jalonne, date après date, des pierres de sa mémoire d’éléphant. Le grand talent de cet enfant qui n’aimait ni l’école – qui le lui rendit bien – ni l’écriture. Et « qui était trop timide envers les femmes » ( ça, on l’entend, mais à peine ). Heureusement, il y eût Fabienne. Exactement ! ( Photo : Maggy V-B )
Enregistrements, composition originale et montage : Pol Madec